Je suis ce que je suis: un homme dans la soixantaine qui témoigne de son temps et de son espace, faiseur de chansons qui ne m’apporteront que le simple bonheur de les avoir écrites et fait connaître à ceux qui auront croisé mon chemin. C’est déjà beaucoup de prétendre accrocher l’oreille des gens, en ce temps des éphémères, où il y a de moins en
Je suis ce que je suis: un homme dans la soixantaine qui témoigne de son temps et de son espace, faiseur de chansons qui ne m’apporteront que le simple bonheur de les avoir écrites et fait connaître à ceux qui auront croisé mon chemin. C’est déjà beaucoup de prétendre accrocher l’oreille des gens, en ce temps des éphémères, où il y a de moins en moins de place pour ce qui n’est pas monnayable; c’est déjà beaucoup de vouloir retenir l’attention avec des mots et des musiques qui, je l’espère bien humblement, auront le défaut de parler à l’esprit plutôt qu’au corps, à la sensibilité plutôt qu’au débridement des sens. La vie de l’homme est en soi éphémère, celle de l’espèce l’est tout autant, sur une planète qui est elle-même appelée naturellement à disparaître, dans un univers qui dépasse l’entendement. Mais la vie de l’homme et de son espèce n’a jamais été autant remise en question qu'aujourd'hui, car nous sommes en train d’abdiquer et de nous vider de ce qui nous grandit: le vouloir-vivre ensemble dans l’empathie, la compassion et l’amour. Hélas, nous oeuvrons dans un monde de plus en plus soumis à la loi des plus forts, où la voix de la sagesse est couverte par le fracas de la machine économique, où le langage dominant est celui de la mondialisation, de la guerre permanente, de l’état-entreprise, du capitalisme tout azimut et de la sacro-sainte croissance économique pour laquelle nous sommes prêts aux pires bassesses et qui nous mène droit vers le gouffre.
L’homme, le père que je suis, ne peut que regarder tout ça avec inquiétude et colère. En tentant de reposséder, dans la lenteur, les choses et les gens qui m’ont fait, défait et refait, je tourne les pages et revois défiler ce temps. Revenir ailleurs avec la volonté de me reposséder est ce à quoi je me suis surtout attardé dans ce dernier ouvrage. Éphémères: (du grec “ephêmerios”, formé de “epi”, pendant, et de “hêmera”, jour) insecte volant dont la vie, à l’âge adulte, ne dure qu’un seule journée. Il est aussi appelé “manne”.
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Prologue 0:220:00/0:22
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Neige du temps passé 3:260:00/3:26
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Dix-huit ans 2:410:00/2:41
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Encore un an 3:530:00/3:53
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Le bonheur 2:530:00/2:53
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Babylone 4:110:00/4:11
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T'attends quoi Julie 3:180:00/3:18
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Les éphémères 4:080:00/4:08
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Le cherche-étoiles 6:130:00/6:13
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0:00/5:04
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24 mai 1970 5:110:00/5:11
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0:00/2:05